Le marché canadien des actions privilégiées a connu un autre trimestre solide au 3e trimestre, l’indice du rendement total des actions privilégiées S&P/TSX (l’« indice ») ayant augmenté de 5,5 % au cours du trimestre et de 20,5 % depuis le début de l’année au 30 septembre 2024. La série F du Fonds de dividendes d’actions privilégiées Lysander-Slater (le « Fonds ») et le FNBActif d’actions privilégiées Lysander-Slater (le « FNB ») ont augmenté de 4,7 % et 4,6 % au cours du trimestre, et sont en hausse de 19,8 % depuis le début de l’année au 30 septembre 2024 respectivement, sur la base du rendement total.
La Banque du Canada (« BdC ») a réduit le taux du financement à un jour de 25 pb à deux reprises jusqu’à 4,25 %, et la Réserve fédérale américaine (« Réserve ») a connu sa première baisse de taux d’intérêt depuis mars 2020 avec une réduction de 50 pb, plaçant le taux du financement à un jour dans la fourchette des 4,75 % à 5 %. Par conséquent, le taux des obligations canadiennes à 5 ans a chuté à 2,75 % à la fin du 3e trimestre, soit 85 pb de moins qu’au début du trimestre.
Plusieurs facteurs ont contribué à la vigueur accrue des actions privilégiées malgré la baisse des taux d’intérêt, ce qui a une incidence négative sur les taux de dividende futurs sur les actions fixes réinitialisées et les actions privilégiées à taux variable. Premièrement, environ 2,84 milliards de dollars d’actions privilégiées ont été rachetés contre de l’argent au cours du trimestre, ce qui a amené les investisseurs à réinvestir une partie de ce produit sur le marché secondaire. Deuxièmement, les investisseurs ont afflué dans les placements à revenu fixe, comme en témoigne la vigueur des obligations du Trésor à long terme, les banques centrales réduisant leurs taux. Les actions privilégiées offrent une alternative de rendement attrayante aux obligations avec plus de la moitié des titres fixes réinitialisés se réinitialisent à des taux d’intérêt plus élevé depuis le début de 2022 (dont beaucoup rapportent maintenant plus de 7%).
Nos attentes que toutes les actions privilégiées des banques allaient être rachetées à leur prochaine date de réinitialisation ont pris une tournure surprenante lorsque la TD a annoncé qu’elle ne rachèterait pas ses 500 M$ de titre fixes réinitialisés à 224 pb (« TD. PF. A »), dont la réinitialisation était prévue à la fin d’octobre et sera prolongée de 5 ans. Nous ne sommes pas sûrs à l’heure actuelle de s’il s’agit d’une décision spécifique à la banque ou si d’autres banques suivront et choisiront de ne pas racheter leurs titres fixes réinitialisés à des écarts inférieurs de 220-230bps.
Bien que la TD n’ait pas racheté son émission de TD.PF.A cette fois-ci, nous croyons toujours fermement que toutes les émissions de banques cotées en bourse seront éventuellement éliminées et converties en billets de capital à recours limités (« LRCN ») et en actions privilégiées à participation de 1000 $ (« 1 K $ »). Nous avons également effectué notre propre analyse de la volatilité du marché sur le marché des actions privilégiées de 1000 $ et avons remarqué que depuis la création, de nombreuses émissions se sont révélées avoir des ratios de netteté très attrayants par rapport aux actions privilégiées traditionnelles des banques. À ce titre, nous avons augmenté la pondération du Fonds et du FNB sur le marché des 1 K$ de 18 % au début du trimestre à 30 %.
À l’approche du 4e trimestre, nous nous attendons à ce que la Banque du Canada et la Réserve américaine persiste à réduire les taux d’intérêt, ce qui pourrait continuer à exercer une certaine pression sur les taux des obligations à 5 ans. Cependant, tel que mentionné plus haut, plus de la moitié du marché des actions privilégiées a été réinitialisé, le rendement des obligations à 5 ans étant supérieur à 2,7 %, ce qui permet aux actions réinitialisées d’avoir des rendements actuels entre 5,5 % et 10 %. Le rendement élevé offert par de nombreuses actions privilégiées continuera de soutenir le marché alors que les investisseurs continuent de rechercher un rendement dans un environnement de taux d’intérêt en baisse. Le risque pour nos perspectives est qu’une grave récession se produise, entraînant une pression extrême à la baisse sur les rendements obligataires et les marchés financiers en général.
1. Bloomberg Finance L.P.
